Physicien de formation (ingénieur CNAM, électronique) je débute la recherche en 1969 dans un laboratoire étudiant les transmissions Ionosphériques. J'y présente, en 1974, une thèse de Docteur-Ingénieur : application des codes pseudo-aléatoires à la réalisation d'un sondeur ionosphérique.

En 1979 je décide de modifier la thématique de mes recherches en me dirigeant vers les Sciences de la Vie. Tout d'abord en éthologie au laboratoire de Sociologie animale où je me dirige vers le comportement et trouve ma voie : la chronobiologie. Ensuite j'intègre le Laboratoire de Génétique, Neurogénétique et Comportement UPR 9074 et j'y présente, en 1987, une thèse de Docteur ès Sciences : étude des corrélats génétiques du rythme de l'activité chez la souris consanguine, qui combine, à la fois : le comportement, la génétique et le traitement du signal hérité de ma formation précédente.

En 1998 je rejoins le jeune Laboratoire : Rythmes Biologiques et Chronothérapeutique, Hôpital Paul Brousse, Université Paris XI promu unité INSERM E 0354: Chronothérapeutique des cancers.

quelques axes de recherche

La saisie des signaux en biologie, surtout avec les techniques utilisées actuellement pose des problèmes délicats. J'ai démontré que, lorsque le choix était possible, une saisie des échantillons, de nature intégrale, pouvait permettre de pallier les difficultés imposées par le théorème de Shannon car, dans le champ de la biologie, aucun dispositif externe ne peut réaliser le filtrage antirepliement nécessaire. De la même manière, j'ai montré que des relevés réalisant des statistiques longitudinales ou transversales dans le but de moyenner les résultats produisent un filtrage, dont on n'est pas maître, et pouvant introduire des biais importants.

Un effort important a porté sur la caractérisation des RB. Dans le domaine fréquentiel, les concepts de l'analyse spectrale et l'utilisation de la FFT permettent de définir de nouveaux paramètres et améliorer l'extraction de l'information rythme d'une série de mesures souvent perturbées par des différences interindividuelles. En particulier l'ajout de zéro aux séries temporelles permet de mieux définir les caratéristiques des composantes spectrales comme la période et la valeur de l'amplitude. En outre l'utilisation des fenêtres de pondération et l'importance de la durée de la mesure doivent être parfaitement évaluées (voir analyse spectrale des séries temporelles)

Pour répondre à la question, toujours un peu floue, cherchant à évaluer la part circadienne d'un RB j'ai élaboré une méthode permettant d'examiner si un rythme était bien adapté au synchroniseur qui l'entraînait. La méthode consiste à rechercher quelle fonction présentait le maximum d'intercorrélation avec le rythme étudié.

Dans l'examen des variations d'un RB selon diverses situations, mesurer l'effet subi par le rythme est un problème qui n'avait pas reçu de réponse. J'ai élaboré une procédure qui permet de mesurer, à partir d'un rythme de référence et d'un rythme sur lequel agit un facteur, l'effet produit par ce facteur; d'importants développements de cette procédure peuvent être induits dans le domaine de la pharmacologie et du comportement.

Enfin, j'ai proposé une méthode conduisant à définir un "rythme équivalent" à un ensemble de RB, problème qui n'avait pas encore reçu de réponse satisfaisante. Je poursuis dans cette voie par la recherche d'une optimisation de la compression de l'information contenue dans un RB par la méthode des Ondelettes (voir la page publications).

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Marqués par le caractère pluridisciplinaire de ma formation, ces travaux se font de plus en plus dans le cadre de collaborations inter-laboratoires et sont orientées actuellement dans trois directions : méthodes d'analyse des rythmes biologiques, méthodes prédictives thérapeutiques liées au rythme circadien, technologie de saisie des informations chronobiologiques.

• modèle d'étude des RB par les ondelettes. Ce travail montre déjà que les ondelettes permettent des investigations très puissantes comme : extraction de composantes particulières et définition de modèles ; ces modèles représentent le rythme caractéristique d'une population indépendamment des variations interindividuelles.
• les fonctions modèles constituent une alternative intéressante à l'analyse des propriétés individuelles regroupées par une étude statistique. Elles permettent de définir un rythme associé à une population. La pertinence de ce procédé est mesurée par la corrélation calculée entre la fonction modèle et les différents rythmes des divers sujets. Si un sujet montre une corrélation faible il peut être éliminé de la liste servant à la détermination de la fonction modèle : il s'agit d'une opération non linéaire de la même nature que le filtrage par seuillage opéré pour le calcul des fonctions modèles. Dans l'hypothèse ou les sujets, d'une manière globale, ne montreraient pas de corrélation suffisante avec la fonction modèle, il faudrait conclure qu'il ne peut être trouver de fonction modèle pour ce groupe et donc, que ce groupe ne constitue pas une population. Ces méthodes sont actuellement utilisées en vue d'apprécier l'effet de la chimiothérapie sur le rythme circadien : sa perturbation et sa récupération.
• développement des méthodes corrélationnelles. Je développe ces investigations dans un cadre très général qui peut supplanter, à terme, les méthodes d'analyses individuelles des rythmes au profit des analyses relationnelles entre rythmes. Une collaboration sur des séries de mesures biochimiques m'a permis de mettre en évidence des rythmes alors que les méthodes traditionnelles, comme le COSINOR ou l'analyse spectrale, avaient échoué.
• utilisation des méthodes régressives. Les travaux effectués pour l'étude de l'efficacité de clonage sur des cellules de moelle osseuse ont mis en lumière la possibilité alternative des techniques régressives qui sont, en fait, une variante très élaborée des méthodes du COSINOR complexe. Le principal intérêt, et aussi peut-être une des principales difficultés de la mise en oeuvre de ces méthodes ressortit sans doute d'un problème épistémologique. En effet, pour trouver une description du rythme étudié il faut, au préalable, disposer d'une théorie sur les éléments déterminant ce rythme ; on est bien loin de la " pêche au chalut " pratiquée parfois avec le COSINOR mais on est certainement plus près d'une compréhension des bases physiologiques attachées aux rythmes biologiques.
• un développement de méthodes non linéaires utilisant diverses fonctions (sigmoïdes, exponentielles, trigonométriques exponentiées et trigonométriques dissymétriques) vient d'être proposé.
• Un certain nombre de déterminants sont susceptibles de définir la notion, par ailleurs très floue, de rythme circadien. De ce fait, une part importante de mon travail va consister à essayer de définir, sinon caractériser, la notion de rythme circadien. En fait, cette notion doit, selon moi, être liée avec l'objectif avec lequel elle est liée : thérapie, comportement, pharmacologie, physiologie, etc.
• ces investigations m'ont amené à définir ce type de relation temporelle pour un ensemble de 6000 ARN en définissant une méthode permettant de décider si tel ou tel gène était circadien ou pas ;
• actuellement je suis en train de définir une relation permettant de relier la notion de "plus ou moins" circadien avec la croissance tumorale ;
• je travaille également à la reconnaissance de l'évolution des rythmes circadiens de patients sous chimiothérapie, il apparaît que la "qualité du rythme soit en relation avec d'une part, la survie (étude à long terme) et, d'autre part, la qualité de vie des patients (certitude attestée par le personnel hospitalier).

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Dernière modification : le 20 Août 2006